Nous analysons les résultats des récents rapports d’IDnow sur la sensibilisation à la fraude au Royaume-Uni et en France pour explorer les différences de perception de la fraude, les préférences en matière de solutions de vérification d’identité et bien plus encore.
Deux pays proches, un même défi
Séparés par seulement 34 km de Manche, la France et le Royaume-Uni partagent de nombreux points communs : une population de taille similaire, une grande diversité culturelle… mais aussi des taux de fraude alarmants.
En France, les victimes de fraudes financières et d’escroqueries perdent au moins 500 millions d’euros par an, tandis qu’au Royaume-Uni, le problème semble encore plus marqué. Rien qu’au premier semestre 2024, plus de 570 millions de livres sterling ont été dérobés via des fraudes aux paiements.
En 2024, nous avons publié l’IDnow UK Fraud Awareness Report, qui a interrogé des Britanniques sur leur connaissance des dernières formes de fraude, les secteurs jugés les plus vulnérables et l’usage de canaux risqués (comme les messageries non sécurisées) pour partager des copies de documents d’identité. Le mois dernier, nous avons publié une version dédiée à la France, intitulée « Fraude bancaire : enquête sur la confiance des Français envers leur banque ».
Les résultats mettent en évidence l’importance d’une meilleure sensibilisation et d’un dialogue ouvert entre les institutions financières et les utilisateurs pour avancer ensemble dans la lutte contre la fraude.
Cyril Patou, Regional VP Sales France chez IDnow
Dans cet article, nous comparons les résultats obtenus dans les deux pays et expliquons pourquoi une approche adaptée à chaque culture est essentielle pour prévenir la fraude et améliorer la vérification d’identité.
Enquête sur la confiance des Français envers leur banque.

Confiance et fidélité bancaire : les Français moins enclins à changer de banque après une fraude ?
Les attitudes envers les banques en cas de fraude diffèrent entre les deux pays :
- 54 % des Britanniques se disent prêts à changer de banque s’ils sont victimes d’une fraude.
- En France, seuls 27 % des répondants envisageraient de le faire.
- 11 % des Français victimes de fraude bancaire n’ont pourtant pas changé de banque après coup.
- Cette réticence française peut s’expliquer par une plus grande fidélité aux établissements bancaires ou une acceptation du risque.
Deepfakes, hameçonnage… Les Britanniques mieux informés que les Français ?
Lorsqu’il s’agit de comprendre les nouvelles menaces numériques, les Britanniques semblent plus au fait :
- 50 % des Britanniques connaissent le terme deepfake.
- En France, 42 % n’en ont jamais entendu parler et 25 % ne savent pas ce que cela signifie.
Avec la montée en puissance des fraudes par IA et des escroqueries en ligne, la sensibilisation devient un enjeu clé pour les banques et les institutions financières. Les deepfakes sont en plein essor dans les deux pays, tant pour le divertissement que pour la fraude. Récemment, Emmanuel Macron a partagé sur les réseaux sociaux une vidéo truquée où il apparaît dans des films célèbres, saluant la prouesse technique. Au Royaume-Uni, 43 % des personnes de plus de 16 ans déclarent avoir vu au moins un deepfake en ligne au cours des six derniers mois.
Quant à la perception des efforts des banques contre la fraude, les réponses sont similaires :
- 72 % des Français estiment que leur banque les protège correctement.
- 73 % des Britanniques partagent cet avis.
Mais plus d’un quart des répondants de chaque pays restent sceptiques ou mal informés sur les mesures de protection en place, soulignant un besoin accru d’éducation sur la fraude.
Quels sont les secteurs les plus exposés à la fraude en France et au Royaume-Uni ?
Les deux pays s’accordent sur les secteurs les plus vulnérables :
- Les services financiers (65 % en France, 75 % au Royaume-Uni).
- Le commerce en ligne, où les données bancaires et personnelles sont des cibles de choix pour les fraudeurs.
- Les réseaux sociaux, épicentre de nombreuses escroqueries (comme l’ingénierie sociale).
L’une des principales différences réside dans la perception des services publics comme un risque potentiel :
- 32 % des Français s’inquiètent des fraudes liées aux services gouvernementaux en ligne.
- Au Royaume-Uni, seuls 13 % partagent cette préoccupation.
Cela pourrait s’expliquer par une méfiance plus marquée envers les services publics en France. En 2023, seulement 34 % des Français déclaraient avoir une confiance élevée ou modérée dans leur gouvernement, un taux inférieur à la moyenne de l’OCDE (39 %).
Vérification d’identité : quelles solutions préfèrent les Français et les Britanniques ?
La vérification d’identité est essentielle pour l’ouverture de comptes bancaires, la conformité réglementaire en crypto-monnaie, la vérification d’âge dans la mobilité, le check-in dans le voyage, l’évaluation des risques en jeux d’argent et la signature de contrats télécoms.
Chaque pays adopte des approches différentes en fonction de sa réglementation :
- En France, l’État a mis en place un programme national d’identification numérique avec des cartes d’identité électroniques et FranceConnect, permettant aux citoyens de s’authentifier en ligne. 72 % des Français sont familiers avec ce concept et 70 % se disent prêts à l’utiliser pour accéder à leurs comptes bancaires.
- Au Royaume-Uni, il n’existe pas de système d’identification centralisé. L’identification repose principalement sur des vérifications documentaires (passeports, permis de conduire) et des bases de données privées. Cependant, le gouvernement expérimente des solutions modernes comme le Digital Identity and Attributes Trust Framework (DIATF) et a récemment annoncé le lancement de GOV.UK Wallet, une solution permettant de stocker et partager des documents numériques officiels.
Quelle méthode de vérification d’identité est jugée la plus fiable ?
- En France, 20 % des répondants font confiance à la capture de documents et à la reconnaissance faciale, et 18% souhaiteraient utiliser une identité numérique réutilisable sur un large éventail de services en ligne.
- Au Royaume-Uni, 42 % privilégient une combinaison de vérification électronique des données et reconnaissance faciale.
- 16 % des Français préfèrent une vérification d’identité guidée par un expert, contre 9 % des Britanniques.
Chez IDnow, nous avons conçu YRIS, notre solution d’identité numérique européenne, pour offrir une vérification d’identité sécurisée et conforme aux régulations. YRIS permet aux entreprises et institutions de proposer une expérience fluide tout en renforçant la protection contre les fraudes.
Fraude bancaire et cybersécurité : une approche globale est nécessaire
Si les niveaux de sensibilisation à la fraude, les secteurs jugés les plus vulnérables et les préférences en matière de vérification d’identité varient entre la France et le Royaume-Uni, le risque de fraude reste omniprésent dans les deux pays. Une collaboration étroite entre les régulateurs, les gouvernements et les institutions financières est indispensable pour renforcer la protection des citoyens.
Chez IDnow, nous proposons l’une des gammes les plus complètes de solutions de vérification d’identité et de signature électronique en Europe. Que ce soit avec des solutions automatisées ou guidées par des experts, nous aidons les entreprises à lutter contre la fraude tout en optimisant leurs taux de conversion.
Vous souhaitez en savoir plus sur les principaux défis rencontrés par nos clients en matière de vérification d’identité en 2024 ? Découvrez notre enquête.
Par

Jody Houton
Senior Content Manager chez IDnow
Rejoignez Jody sur LinkedIn