Avec la digitalisation des pratiques dans les entreprises, la lutte contre la fraude documentaire se doit d’être au cœur des interrogations afin de trouver des solutions concrètes à ce type de problématique.
Alors qu’est-ce que la fraude documentaire ? Quel en est l’impact pour les entreprises ? Quelles sont les techniques à mettre en place pour lutter efficacement contre la fraude documentaire ? Réponses !
Qu’est-ce que la fraude documentaire ?
La fraude documentaire coûte chaque année des milliards de dollars à l’économie mondiale. De plus, avec la digitalisation et le développement de l’onboarding des clients à distance, elle ne cesse d’augmenter. Dans les secteurs bancaires et gouvernementaux, il existe un risque de fraude documentaire très important.
Parmi les types de fraude les plus répandus, l’usurpation d’identité semble être la plus plébiscitée. Toutes les techniques sont bonnes pour y parvenir : la contrefaçon, la falsification de documents, le vol de documents vierges…
Une fois l’identité usurpée, les fraudeurs peuvent alors aller très loin en réalisant de nombreuses actions : ouvrir un compte bancaire et obtenir des prêts, ouvrir des lignes téléphoniques, retirer de l’argent…
L’usurpation d’identité est impossible à détecter en vérifiant simplement le document d’identité, car il s’agit d’un véritable document présenté par une personne qui n’en est pas le titulaire légitime. L’usurpation ne peut être détectée qu’en procédant à des vérifications croisées.
Qui est impacté par la fraude documentaire ?
Depuis quelques années, de nombreux autres secteurs, hors le secteur financier, sont impactés par la fraude documentaire.
Par exemple, les jeux d’argent en ligne ont dû faire face à l’augmentation croissante des délits sur l’identité, mais également le marché de l’économie collaborative (location de logement, covoiturage, vente d’occasion, échanges de services).
Ces nouveaux modèles économiques reposent sur une relation à distance et en ligne. L’identification est ainsi plus difficile à réaliser et les cas de fraudes tels que l’usurpation d’identité se multiplient.
Le coût et l’impact de la fraude documentaire
Les experts sont divisés sur l’évaluation du coût exact de la fraude par usurpation d’identité, toutefois le chiffre global atteint des dizaines de milliards de dollars par an.
Selon le Département de Justice des Etats-Unis, l’usurpation d’identité a affecté 26 millions de personnes aux Etats-Unis en 2016, pour un coût total de 17,5 milliards de dollars.
S’ajoute à cela le coût humain pour les victimes. Le vol d’identité a des conséquences psychologiques : les victimes doivent démontrer que les transactions frauduleuses n’ont pas été effectuées de leur fait.
Quelles conséquences pour les entreprises ?
Toutefois, pour lutter contre la fraude documentaire, les organisations délivrant des documents d’identité ont déjà recours à des techniques de sécurité, mais cela ne suffit pas toujours.
Les fraudeurs développent des techniques de plus en plus sophistiquées, obligeant ainsi les entreprises à redoubler de vigilance pour éviter des pertes financières. Il devient alors essentiel aujourd’hui d’intégrer des services de protection contre la fraude.
Seulement voilà, les documents d’identité ne sont pas les seuls à être concernés par la fraude documentaire. De nombreux autres documents, nécessaires dans certaines procédures pour souscrire à un service en ligne, peuvent être contrefaits, falsifiés ou encore volés…
Quels sont les éléments sujets à la fraude documentaire aujourd’hui ?
Que cela soit pour profiter d’un bien ou d’un service ou encore fuir des poursuites judiciaires, les motivations des fraudeurs sont multiples.
Comme nous venons de le voir, la fraude documentaire concerne les documents d’identité, mais également de nombreux autres documents, que l’on qualifie de “justificatifs” : factures, fiches de salaires, RIB, contrats…
Un nombre important de ces documents ne disposent d’aucune mesure d’intégrité, il est donc facile pour certains fraudeurs de les modifier sans que cela ne soit visible à l’œil nu.
Documents d’identification
Toutes les informations d’identifications présentes sur les documents d’identité vont intéresser les fraudeurs : nom, prénom, date de naissance, sexe, lieu de naissance, numéro d’identité, photo d’identité, signature du titulaire.
Parmi les documents d’identité sujets à l’usurpation, nous allons retrouver les cartes d’identité, permis de conduire, passeports mais aussi les cartes de santé.
Documents sensibles
Dans certains cas, comme pour conclure un contrat de location, il est nécessaire de fournir plusieurs documents incluant : un document d’identité, les 3 derniers bulletins de salaire et un contrat de travail.
Dans les secteurs gouvernementaux, administrations et services publics il en est de même, il faut souvent fournir de nombreux documents sensibles comme les attestations fiscales, justificatifs de domicile, de santé et d’activité ou encore des justificatifs juridiques.
Pour donner un exemple concret, lorsqu’un citoyen souhaite obtenir une vignette Crit’Air pour son véhicule (certificat de qualité de l’air qui permet de classer les véhicules en fonction de leurs émissions polluantes), alors ce dernier devra fournir un document d’identité, un certificat d’immatriculation ainsi qu’un justificatif de domicile pour prouver qu’il s’agit bien de la bonne adresse présente sur le certificat d’immatriculation.
Alors, en prenant bien compte la diversité des documents nécessaires aux différents processus d’embarquement, comment peut-on lutter le plus efficacement possible contre la fraude documentaire ?
Quelles sont les techniques pour lutter contre la fraude documentaire ?
Process de vérification d’identité
Pour faire face à l’augmentation massive de la fraude avec la digitalisation des services, il existe aujourd’hui des solutions vous permettant de vérifier automatiquement et instantanément le document d’identité d’une personne, et prouver que le détenteur du document est bien celui qu’il prétend être.
Le fonctionnement est simple, l’utilisateur capture son document d’identité sur web ou sur mobile, puis est invité à réaliser un selfie ou une vidéo. Grâce à des technologies de deep learning, le service analyse en temps réel le document soumis ainsi que la capture biométrique afin de comparer et de croiser les différentes données.
Une fois les analyses réalisées, l’utilisateur reçoit un verdict en temps réel concernant l’authenticité, la validité et la conformité de son document. Ce dernier vous assure ainsi que l’utilisateur qui souhaite s’authentifier à votre service, est bien celui qu’il prétend être derrière son écran.
Technologies de sécurisation
Puces électroniques
Pour aller plus loin dans les processus de sécurisation, depuis le 2 août 2021, la Commission Européenne a publié un règlement qui impose à tous ses Etats membres la généralisation d’un nouveau format de cartes d’identité.
Ce nouveau format est désormais doté d’une puce électronique, une technologie qui vise à contenir une reprise des données d’identité imprimées, sous une forme infalsifiable. Pour la vérifier, c’est simple, en plus des contrôles habituels de lecture automatique réalisés via un OCR (outil de reconnaissance optique de caractère), la puce pourra être analysée de façon rapide, fiable et sécurisée par toutes les solutions “KYC” (Know Your Customer) proposant la lecture NFC à distance.
Le NFC, ou Near Field Communication, est une technologie sans contact qui permet d’échanger des données entre 2 appareils compatibles. L’avantage de cette technologie est qu’elle ne nécessite aucune application, il suffit de rapprocher les deux supports pour que la lecture s’opère. On retrouve cette technologie dans le paiement sans contact, le paiement mobile, la lecture de tags similaires aux QR Codes, ou encore dans les bornes de validation des cartes de transport. Cette technologie est d’ailleurs présente depuis plus longtemps au sein des passeports.
2D-Doc et QR code
Le QR code est de plus en plus utilisé et souvent confondu avec le 2D-Doc. Prenons l’exemple de l’attestation vaccinale qui combine et utilise les deux technologies 2D-Doc et QR Code :
Cas d’utilisation du 2D-Doc
A l’heure actuelle la spécification 2D-Doc, dans sa version 3.1.3, permet la sécurisation de 36 types de documents différents.
Les exemples les plus populaires de mise en œuvre du 2D-Doc en 2021 sont la nouvelle carte d’identité nationale, l’attestation vaccinale, et les résultats des tests virologiques. On peut aussi citer de plus anciens exemples tels que la facture (fournisseur d’énergie, téléphonie, etc.), la vignette Crit’Air, ou encore l’avis d’imposition sur le revenu.
Seuls 3 éditeurs de solutions sont actuellement homologués par l’ANTS : ARIADNEXT (groupe IDnow), Dhimyotis et l’ANTS. Ils disposent tous, à minima, d’une autorité de certification émettant des certificats au niveau RGS* (Référentiel Général de Sécurité 1 étoile) permettant de signer numériquement les 2D-Doc. Ainsi l’analyse d’un 2D-Doc et la validation de la signature électronique de celui-ci contient une étape de vérification de l’émetteur.
Sécurisez vos futures transactions
Face aux préoccupations grandissantes des entreprises en matière de fraude documentaire, qui comme nous venons de le voir, ne concerne pas uniquement les documents d’identité, il est grand temps d’agir en faveur de la sécurisation des processus d’entrée en relation client.
Il est aujourd’hui possible d’intégrer une solution de vérification d’identité à distance, capable d’assurer l’authenticité d’un document d’identité, biométrique ou non, et de son détenteur.
Concernant les différents types de documents justificatifs, imprimés ou électroniques, l’apposition d’un 2D-Doc permet d’assurer qu’ils n’ont pas été falsifiés. Avec un code facile à contrôler, le dispositif auto-porteur garantit la conformité et la confidentialité des données sensibles.
Mallaury Marie
Content Manager chez IDnow
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